« J’ai le sentiment qu’on nous pousse à nous limiter et que nous ne voulons plus voter. »

Chaque jour, le personnage s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Vendredi 26 avril 2024 : Acteur et comédien Wali Diaa. Il est sur scène avec son spectacle “An Hour to Kill”.

Wally Dia Il est comédien, comédien et chroniqueur parfois hilarant et sans filtre sur France Inter. A travers l’émission « On ne demande que à en rire » et grâce à ses propositions, il est repéré par la profession et le public qui l’adopte littéralement. Avec une période marquante au sein du groupe de Jamal Debbouz, Jamal’s Comedy Club. Au début, il y avait un besoin d’écrire sur des sujets forts qui en disaient long sur ce qui le touchait ou l’offensait. Puis il est devenu père, ce qui a changé sa vision du monde au point de modifier la puissance de son écriture. D’humoriste caustique, il est devenu un comédien conscient et pointu, avec le besoin de prise de conscience collective au cœur de ses interventions. Il présente actuellement son spectacle Une heure à tuer Avec un arrêt prévu à l’Adidas Arena le 8 février 2025.

franceinfo : Votre émission affiche presque complet. Cela signifie-t-il que le public a besoin de contenu non filtré ?

Wally Dia : Soit ça, soit je les kidnappe ! Je pense que oui, il y a un désir de s’entendre sur ce point.

À quel moment réalisez-vous que vous avez envie de monter sur scène, que vous avez envie de raconter des histoires qui sont finalement vos histoires, qu’est-ce qui vous émeut ? Parce que vous avez été exposé à beaucoup d’injustices depuis votre enfance.

Il n’y a jamais un moment où je me dis : je dois faire ça en tant que comédien. C’est plus : “j’essaye”, il se passe quelque chose, j’ai l’impression que ça marche. J’ai l’impression que les gens m’écoutent. En fait, ce métier n’a pas été un objectif pendant très longtemps, mais est plutôt devenu un objectif en raison des circonstances.

“Ce qui me fait du bien dans ce métier d’humoriste aujourd’hui, c’est que je ne suis pas du tout dans un état d’urgence onirique.”

Vous vous amusez beaucoup. Dans votre émission, il est clair que vous dénigrez tous les politiciens. Chacun obtient ce qu’il mérite. Vous parlez notamment de Nicolas Sarkozy et de sa capacité à porter des poursuites judiciaires, tout comme de ce gouvernement que vous pointez du doigt en disant qu’il y a 40 poursuites judiciaires. C’est tout triste à la fin.

Je ne sais pas si c’est triste, c’est ça. Quoi qu’il en soit, c’est là. Personnellement, j’aime étayer cette présentation avec des chiffres et des faits mathématiques qui ne sont pas des visions de l’esprit. Il est mentionné dans n’importe quel journal sérieux. Cela existe et cela grandit. Il y a Rachida Dati maintenant, donc le numéro est le 41 ! La plupart des Français que je connais n’ont jamais vu un tribunal auparavant, alors peut-être qu’à un moment donné nous devrions nous asseoir et avoir une conversation plus agréable avec nous.

L’idée peut aussi être de savoir où vous souhaitez emmener votre audience. On a l’impression qu’on a aussi envie de leur tenir la main et de leur dire qu’ils ont le pouvoir inattendu de créer cette contre-force nécessaire.

J’ai le sentiment qu’on est obligé de se limiter, de ne pas s’exprimer, de ne plus vouloir voter, de se dire «Ce n’est plus pour moi et ça ne m’intéresse plus“Nous avons le droit de ne pas nous en soucier, mais eux s’en soucient, et nous le voyons avec les abstentions, etc. Et cela n’a pas beaucoup changé dans la politique néolibérale d’aujourd’hui. Puis-je amener les gens à faire quelque chose ? Je ne le fais pas”. Je n’ai pas du tout cette prétention. ” La seule chose que je peux leur promettre, c’est que nous rirons de certaines choses, mais c’est tout. La seule chose que je peux promettre, c’est que peut-être je ferai partie de l’idée du temps. pour recadrer un peu ce qui se passe dans nos institutions, mais pour dire je les emmène quelque part, ne me laisse pas… Je dis ça, ne suis pas, mauvaise idée !

Parfois, on n’est pas indulgent avec soi-même, on ne va pas se mentir. Marilyn a comparé Schiappa aux punaises de lit. Recevez-vous parfois des « menaces » ? Recevez-vous parfois des messages osés ?

Oui, mais cela vient en grande partie de l’extrême droite.

“Les menaces que je reçois ne concernent même pas mon travail, c’est la réalité de mon existence. Retourne dans ton pays ! Eh bien, je suis née à Grenoble, achète-moi un train, j’irai voir ma mère.” “.

Ce serait bien si tu arrêtais. Je comprends ceux qui considèrent que c’est du harcèlement qui est terrible car ça peut vraiment gâcher une vie, mais pour moi ça ne m’importe pas du tout. J’aime ça. Voir que cela crée des réactions extrêmes comme celle-là, cela signifie que je fais probablement quelque chose de bien, parce que ces gens qui ont ces idées ne soutiennent pas ce que je fais. Merci.

Que vous propose la radio France Inter ?

Tout d’abord, c’est un plaisir de travailler avec Charlène Vanhonacker car c’est quelqu’un qui ne vérifie jamais rien ! C’est une bonne chose!

Je ne sais pas si ça lui plaira !

Si c’est génial précisément parce que cela signifie qu’il y a de la confiance, alors c’est «Venez et nous verrons ce qui se passe“. J’adore. Je ne citerai pas d’autres radios qui m’ont contacté et qui ont voulu travailler avec moi. On a fait un ou deux tests pour revoir, ils ont fondu et puis on s’est dit : “c’est pas sérieux“Mais cette liberté est rare aujourd’hui. On le voit dans beaucoup de groupes médiatiques, où dès qu’un cheveu dépasse, les gens sont licenciés. C’est aussi évident, mais en tout cas, la liberté existe toujours et je pense qu’elle est aussi importante pour les gens, sinon nous n’aurions pas ça.” le soutien.

Devenez-vous un avec ce qui divise votre plus grande victoire ?

Je suis content qu’on puisse en parler sans se mordre la jugulaire. Ce sont des sujets dont on a toujours l’impression qu’ils sont ingérables, même s’ils le sont. Aucun sujet n’est interdit, aucun sujet n’est compliqué, rien n’est compliqué. La plomberie est plus compliquée que de parler de sexisme. Il est possible de résoudre de telles inégalités. Si nous ne le faisons pas, nous n’y arriverons jamais. Et je suis très heureux de voir que dans ce public il y a tout le monde, de tous âges, de toutes origines ethniques et sociales, etc. Et les choses se sont bien passées. On a toujours l’impression que ça ne peut pas bien se passer, mais ça peut bien se passer. Donc, c’est génial qu’ils viennent chez moi, paient, et je suis content, mais cela peut arriver n’importe où.